Dépêche AFP – 13/06/2023

Quotas, désaisonnalisation, "démarketing"... L'Alliance France Tourisme s'attaque au"surtourisme"

Développer de nouveaux itinéraires, recourir aux réservations et billetteries, dissuader lestouristes en cas de forte affluence...: l'Alliance France Tourisme s'attaque au "surtourisme"dans un rapport qui propose quelques pistes de réflexion.

"La prise de conscience française est tardive", estime en préamblule de son rapport ce groupede réflexion qui réunit des groupes du secteur tels qu'Accor, Belambra, SNCF Connect ou encorela Compagnie des Alpes.

"Il n’y a pas à l’heure actuelle de véritable réflexion officielle et structurée conduite à ce sujet auplan national malgré les enjeux fondamentaux pour l’attractivité, la compétitivité et la durabilitédu secteur", déplore l'Alliance.

En France 80% de l'activité touristique reste concentrée sur 20% du territoire.

"La situation est d’autant plus préoccupante que la France fait désormais partie desdestinations régulièrement épinglées pour son surtourisme, alors qu’elle était jusqu’à présentrelativement épargnée par ce phénomène", selon l'Alliance.

Au-delà du constat, cet organisme liste une série de recommandations allant de "repenser lesflux touristiques" à "sensibiliser les touristes".

Les professionnels du tourisme proposent notamment d'encourager les touristes à se déplacerailleurs que sur les sites engorgés avec la promotion de territoires moins fréquentés par exemple mais aussi des mesures plus restrictives comme la mise en place de taxes, de droits d'entrée ou de quotas journaliers.

"Le principe de la réservation préalable est plutôt bien reçu (...) En revanche, parce qu’elle est plus radicale et, d’une certaine manière, discriminatoire, la pratique des quotas ou des jauges (...) est beaucoup plus controversée et suscite même parfois le rejet de certains professionnels", souligne le rapport.

Quant aux taxes ou droits d'entrée, ils visent davantage "à financer un tourisme durable ou la maintenance des sites" qu'à faire baisser la fréquentation touristique, estime le rapport citant parmi plusieurs exemples la Nouvelle-Zélande où une taxe de 35 dollars (21 euros) finance la transition écologique ou la redevance de 9 euros à Bali qui soutient le programme de préservation de l'environnement.

La technique dite du "démarketing" peut aussi éloigner les touristes. Il s'agit de montrer des images de lieux sur-fréquentés afin de dissuader le public de s'y rendre comme l'ont fait les calanques de Marseille en 2021 ou l'office de tourisme intercommunal de Porto-Vecchio en 2022.

Alliance France Tourisme propose aussi de "désaisonnaliser le tourisme" en engageant uneréflexion avec l'Education nationale "sur la question des dates de vacances scolaires". Autreidée: promouvoir des activités durant l'inter-saison, offrir un "tourisme quatre saisons".

Télécharger le communiqué de presse

Posté le
16.6.2023

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