e patron du groupe d'hôtels et de casinos s'apprête à laisser la présidence à son fils, Alexandre Barrière. Un nouveau directeur général, venu d'Altice, devrait être nommé. Actionnaire minoritaire, Marc Ladreit de Lacharrière sortirait du capital.
Un vent de changement souffle sur le groupe Barrière, qui s'apprête à changer de gouvernance. Dominique Desseigne, PDG depuis 1995 du groupe d'hôtels et de casinos, va en effet abandonner la présidence à son fils, Alexandre Barrière,confirmant les informations de « L'informé ». Cette nomination devrait être officialisée dans les prochaines semaines lors d'un conseil d'administration.
Cette succession était préparée de longue date par Dominique Desseigne, qui dirige seul le groupe depuis le décès de son épouse, Diane Barrière, en 2001. Leurs enfants, Alexandre et Joy, possédaient déjà 60 % du capital du groupe en nue-propriété, tandis que le dirigeant en était l'usufruitier. Au terme de cette passation de pouvoir, Alexandre Barrière et Joy Desseigne-Barrière devraient récupérer l'usufruit et donc le contrôle du groupe.
Des interrogations subsistent quant aux 40 % restants, actuellement propriétés de Fimalac, dirigé par Marc Ladreit de Lacharrière. Selon « Challenges », ce dernier serait prêt à sortir du capital, pour une opération évaluée à plusieurs centaines de millions d'euros. Pour la financer, Alexandre Barrière aurait recours à l'endettement, via un mécanisme de LBO (« Leveraged Buy Out » ).
Un transfuge d'Altice à la direction opérationnelle
Maître à bord, le fils de Dominique Desseigne collaborera étroitement avec sa soeur Joy, qui oeuvre pour la division casinos du groupe depuis 2020. Mais il devrait également s'attacher les services d'un directeur général, en la personne de Grégory Rabuel, ancien patron de SFR et de la branche française d'Altice. Quant à Dominique Desseigne, il pourrait conserver un poste de président d'honneur.
Sauf surprise, cette nouvelle gouvernance devrait valider la stratégie prônée par Alexandre Barrière, bien décidé à accélérer la transformation numérique du groupe et son développement à l'international.
Leader des casinos en France avec 32 établissements et un cercle de jeu parisien, Barrière possède actuellement une vingtaine d'hôtels, dont Le Normandy et le célèbre Fouquet's des Champs-Elysées. Ce dernier servira de base à une déclinaison dans plusieurs pays : après l'ouverture du Fouquet's New York en septembre, un autre établissement ouvrira ses portes à Dubaï en 2023.
Cette internationalisation pourrait également concerner les casinos, notamment en Europe. Enfin, l'offensive du groupe sur Internet, qui s'est déjà traduite par le lancement de la plateforme BarrièreBet, devrait se poursuivre. Pour l'instant limitée aux paris sportifs, cette dernière pourrait élargir son offre au poker et aux paris hippiques. Tandis qu'une offre de casinos en ligne serait à l'étude, en cas de lever de l'interdiction de cette activité en France.