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’hôtellerie et les résidences de tourisme ont retrouvé des couleurs en juillet, porté naturellement par l’effet « JeuxOlympiques » qui a pleinement bénéficié non seulement à Paris (+9,2% deRevPAR) et encore plus à la couronne francilienne (+30,4%), mais aussi aux villes-hôtes de Province.

En Ile-de-France, cette croissance est portée par la progression du prix moyen (+11,6% à Paris,+21,1% en Ile-de-France), dans un contexte de recul des volumes (plus de -10points de taux d’occupation à Paris par rapport à juillet 2023, -2,6 ailleurs en Ile-de-France), car les gains en volumes enregistrés pendant la séquence olympique ont été plus que compensés par les forts reculs de fréquentation de début juillet, dans la lignée de la tendance de juin.

En régions, le bilan est positif et plus équilibré avec une croissance à la fois du taux d’occupation (+0,7 point) et du prix moyen (+5,1%), mais les dynamiques régionales sont très hétérogènes. Les Hauts-de-France, portés par l’accueil de nombreuses épreuves JO à Lille, signent une flambée de +26% du RevPAR relativement à juillet 2023. Et Provence-Alpes Côte d’Azur signe un superbe millésime 2024, portée à la fois par l’accueil des JO et du Tour de France et par de forts gains de fréquentation tout au long de l’été, tirés par les arrivées de français en recherche d’une météo favorable et de reports de la clientèle internationale « non JO » vers des destinations alternatives.

A l’inverse, toutes les régions de l’Ouest ont enregistré un recul d’activité relativement à de très beaux millésimes 2023 et 2022, avec notamment des baisses sur les tousles littoraux de la Manche à l’Atlantique Sud. Outre l’impact de la météo de juillet, cela s’explique aussi par l’effet du calendrier de 2024, qui du fait des JO et de la tenue des élections législatives début juillet a fortement retardé les départs en vacances des français. Ainsi, dans les agences de voyages les volumes d’affaires en juillet ont reculé de 9,7% relativement à juillet de l’année précédente, affectant un peu plus la France que le long-courrier.

Porté à l’inverse par les fortes arrivées de clientèles internationales, le trafic aérien a poursuivi sa progression, avec une hausse de trafic passagers de +1% aAéroports de Paris.

L’afflux de cette clientèle internationale à fort pouvoir d’achat a fortement soutenu l’activité hôtelière haut de gamme, en progression de +13,3% sur le mois de de +1,9% sur les 7 premiers mois de l’année, là où les autres segments sont encore dans le rouge : de -1,2% en économique et milieu de gamme à -2,3% en budget. L’effet Jeux Olympiques, qui a ensuite battu son plein en août, aura donc largement contribué à redresser le bilan d’une année 2024 qui, sinon, aurait été en recul.

A l’échelle européenne, la France a retrouvé cet été la tête du peloton en termes de croissance d’activité hôtelière, même si en juillet elle est devancée par l’Allemagne (+13,5%) qui tirait encore parti des bénéfices de l’Euro 2024 deFootball. Mais depuis le début de l’année, elle reste bien en-deçà de ses pairs européens tels que l’Espagne (+14,4% de RevPAR sur les 7 premiers mois de l’année, contre -0,3% en France) ou encore l’Italie, qui continue à gagner des parts de marché en termes auprès des français pour leurs départs en vacances.

A l’heure où la rentrée 2024 se profile, les réservations s’inscrivent dans une tendance pour le moment négative sur septembre-octobre. Cela traduit à la fois la baisse relative au dynamisme apporté par la Coupe du Monde de Rugby 2023 dans les villes-hôtes, et plus largement un certain attentisme dans les prises de réservation à l’échelle nationale. C’est notamment le cas des clientèles des destinations à profil « business », des clientèles dont les prises de réservations reculent du fait des incertitudes relatives au contexte politico-économique.

En revanche, du fait d’un calendrier de vacances parfois décalé en 2024, les destinations littorales semblent appelées à faire une belle arrière-saison, notamment pour les vacances de la Toussaint. Celles-ci s’affirment d’année en année comme une alternative intéressante à ceux qui souhaitent profiter du littoral en évitant l’afflux estival de vacanciers : un exemple de modèle gagnant-gagnant pour les touristes, les professionnels et les destinations, pour « lisser » l’activité et mieux répartir les flux touristiques dans le temps pour éviter la sur fréquentation tout en consolidant l’impact économique.

Télécharger l'observatoire de l'industrie du tourisme

Posté le
2.9.2024

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