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aris, le 9 juin 2023 - « Surtourisme », « hypertourisme », « overtourisme », « surfréquentation de sites », ou encore « tourismophobie » sont autant de termes employés pour décrire des phénomènes de saturation perçus ou réels liés à la sur-fréquentation touristique ou traduire les réactions de rejet des populations locales à l’égard d’une activité jugée plus négative que positive sur leur quotidien.  


C’est ainsi que de nombreuses expressions médiatiques polémiques ont mis en lumièredernièrement les méfaits, réels ou supposés, du « surtourisme », voir du tourisme en général.

Dans ce cadre, il importe tout particulièrement d’écarter les lieux communs et de rationaliser le débat pour appréhender et comprendre ces phénomènes tels qu’ils existent en France. Car si ceux-ci apparaissent bel et bien, leurs impacts se caractérisent par une forte hétérogénéité et des niveaux de gravité très variables selon le type de destination concerné (ville, montagne, insulaire, etc).

Les conséquences de la surfréquentation touristique -sociales, économiques, culturelles et environnementales- sont ainsi difficiles à systématiser parce qu’il ne s’agit quasiment jamais en France de phénomènes généralisés à l’échelle d’un territoire ou durables dans le temps.

Dans les sites où ceux-ci apparaissent, ils peuvent être de nature nuisible à l’attractivité de la destination pour ses visiteurs, dégrader les conditions de vie des populations locales, endommager les lieux de culture, de patrimoine et l’environnement naturel. Les populations locales ressentent un sentiment de dépossession, notamment des difficultés pour accéder à l’immobilier, aux mêmes espaces, infrastructures et services que ceux utilisés par les visiteurs.

Toutefois, si des solutions existent, force est de constater que la prise de conscience françaiseest tardive et qu’en dehors de démarches d’excellence initiées de longue date et de stratégies remarquables conduites au niveau local, il n’y a pas à l’heure actuelle de véritable réflexion officielle et structurée conduite à ce sujet au plan national malgré les enjeux fondamentaux pour l’attractivité, la compétitivité et la durabilité du secteur.  

Pour ces raisons l’Alliance France Tourisme a engagé une réflexion auprès de ses membres dans une approche comparative et internationale, dans l’objectif d’apporter sa contribution au débat et formuler des propositions opérationnelles en réponse aux défis que posent la congestion des sites touristiques.

L’étude souligne que des solutions nombreuses existent pour déployer une stratégie de croissance durable adapté au modèle français et qu’il est absolument nécessaire d’agir suivant une approche participative de toutes les personnes concernées, et ce au plus près des territoires.

Synthèse - les 10 recommandations de l’Alliance France Tourisme

Déployer une stratégie de croissance durable qui s’appuie sur une régulation adaptéeau modèle touristique français
  1. Adapter la gouvernance des politiques publiques touristiques dans une approche fédératrice, participative et inclusive. Encourager la création au sein de chaque destination touristique de structures dédiées pour assurer le dialogue entre les autorités locales, les professionnels et les habitants sur les impacts du développement touristique et les solutions possibles.
  2. Adopter une régulation locale et nationale respectant le modèle français d’un tourisme pour tous et la « capacité de charge » de la destination à la faveur d’une utilisation accrue des mégadonnées et des nouvelles technologies, des outils de suivi modernes de ces flux touristiques.
  3. Déployer des stratégies au plus près des territoires, fondées sur une méthodologie deprospective. Celles-ci devront faire l’objet d’une coordination nationale. Des indicateursquantitatifs et qualitatifs mesureront globalement l’impact du tourisme pour la destination etsa population.
Déconcentrer les flux et structurer une offre globale de services intégrée dans les territoires au bénéfice des populations locales
  1. Repenser la répartition des flux dans l’espace : « étendre le territoire touristique », endéveloppant de nouveaux itinéraires ou lieux de visite touristique dotés d’un positionnement territorial fort, l’offre d’hébergement-restauration, en renforçant l’offre globale de services de ladestination visitée et en accélérant la transformation des mobilités et de la connectivité.
  2. Multiplier les parcours clients en améliorant la segmentation et le ciblage de clientèlestouristiques ou en encourageant plus fortement le recours aux nouvelles technologies, dontl’augmentation de réalité afin d’offrir aux voyageurs une expérience informative plus riche.
  3. Créer des expériences touristiques qui profitent à la fois aux populations locales et aux touristes -offres expérientielles et évènementielles- et aider les habitants à se réapproprier des lieux touristiques en leur accordant des entrées gratuites, des tarifs réduits oupréférentiels, des permis spéciaux ou des laissez-passer d’accès pour certains lieux de visite.
Mieux répartir les flux touristiques dans le temps et désaisonnaliser le tourisme
  1. Optimiser la répartition des flux dans le temps en lissant la fréquentation touristique d’une destination ou d’un site, en promouvant les expériences et activités touristiques durant l’inter-saison, en créant des événements ou activités hors saison ou en adaptant mieux la tarification à la fréquentation des lieux pour favoriser la visite pendant les périodes creuses « désaisonnaliser le tourisme ».
  2. Mettre en place un organe de réflexion et de concertation entre l'Éducation nationale et la filière touristique sur la question des dates de vacances scolaires pour envisagerune coordination optimale de cette période entre scolarité et saisonnalité, pour une meilleure prévisibilité économique et une plus grande sécurité juridique, à la faveur des entrepreneurs et investisseurs.  
Sensibiliser les habitants aux avantages du développement des activités touristiques et les touristes aux impacts du tourisme sur le territoire
  1. Renforcer l’acceptabilité des communautés d’accueil : la filière touristique et lesautorités publiques devront fournir un effort conséquent de communication pour éveiller lesconsciences aux avantages économiques sociaux et culturels générés par l’activité touristique.
  2. Sensibiliser les touristes, les réseaux sociaux et leurs acteurs aux impacts du surtourisme ainsi qu’aux traditions locales et réglementations par des campagnes de communication, des chartes de bonne conduite ou le développement d’un tourisme réflexif.
Lutter contre le surtourisme

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Posté le
9.6.2023

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